On ne veut plus de l’auto !

Lignes de désir

Dans l’épisode 3 des balados, Les Voies d’avenir, on aborde la nécessité de changer nos comportements sociétaux et notamment, en ce qui concerne la mobilité et notre dépendance à l’automobile. Avec la hausse du carburant dû au conflit russo-ukrainien et la parution du dernier rapport de Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), le 4 avril dernier, préconisant les technologies propres et la transformation de nos modes de vie, il devient de plus en plus évident voire vital de se pencher sur notre mobilité et notre rapport à celle-ci.

Et parmi ces nouvelles habitudes à avoir, utiliser les moyens de transports plus respectueux de l’environnement en est une à privilégier. Depuis quelques années, et malgré l’impact de la pandémie nous faisant prioriser la voiture ou éviter tous déplacements non essentiels, l’accent est mis sur la volonté d’investir dans des solutions alternatives comme la mobilité multimodale et intermodale.

La distinction entre multimodalité et intermodalité [1]

À Montréal, en décembre 2016, la CDPQ Infra annonçait une série d’ententes permettant aux usagers du futur REM de l’Ouest d’avoir accès à une offre de transports diverse, propre et accessible pour éviter l’auto-solo, la congestion et diminuer ainsi la pollution.

Inspirée du mouvement MaaS (Mobility as a Service), l’offre de mobilité intégrée qui sera mise en place autour des stations combinera notamment les modes de transport actifs (BIXI, vélo), les services d’auto-partage et de covoiturage (car2go et Netlift) et le taxi électrique (Téo Taxi). Ces nouveaux services s’ajouteront aux réseaux de transport collectif actuellement en cours d’optimisation, ils rendront les déplacements plus faciles et plus agréables, et permettront de répondre aux besoins spécifiques des usagers, selon les stations.

D’origine scandinave, le mouvement MaaS cherche à modifier les habitudes de déplacement pour réduire le nombre de véhicules personnels et accroître l’utilisation de services de transport publics et privés partagés. Cette vision moderne et durable du transport est en droite ligne avec l’esprit d’innovation qui anime le projet de REM depuis son annonce.

En Europe, la ville de Brême a initié, en 2013, un projet pilote qui a transformé les arrêts de transports publics en station mobilité appelées « mobil.punkt » près des stations de tram où les usagers peuvent accéder à des voitures en autopartage, des vélos et aux bus.

Une application est développée dans plusieurs villes d’Europe et aussi au Canada et au Québec concernant la planification des trajets, où seraient réunies toutes les offres de mobilité existantes sur un territoire, publiques et privées afin de simplifier leur utilisation auprès du consommateur.

Même si la pandémie a bousculé l’échéancier de ces nouvelles mesures et initiatives, il est facile de rêver programmer le jour même ou pourquoi pas la veille, au départ de chez soi, via une seule et unique application, tout son trajet pour accéder à son lieu de travail ou tout autre lieu de rendez-vous, sans perdre les pédales parmi les multitudes d’applications.

Imaginez ! Partir de votre logement de Laval par exemple, prendre un BIXI menant jusqu’à la station Montmorency qui vous dirige vers celle de Rosemont et de là, monter dans le bus 25 direction Angus qui vous emmène vers l’Est et vous dépose au coin de William-Tremblay et Molson, juste devant votre bureau et tout ça, sans le stress et la frustration engendrés par les transports manqués ou les arrivées retardées et sans être tenté de vouloir prendre son auto.

Mais pour que de telles pratiques se démocratisent et assurer leur pleine efficacité, il est nécessaire d’inciter les usagers à emprunter d’autres modes que la voiture individuelle. Une communication soutenue sera donc à prévoir pour initier ce changement des mentalités et des perceptions liés aux transports actifs et alternatifs.

Montréal, qui est l’une des villes les plus congestionnées d’Amérique, a une forte dépendance à la voiture, alors même qu’elle est la métropole canadienne où le plus de résidents vivent près d’un service de transport en commun rapide (Île de Montréal). Frédéric Schettini, fondateur de la société innovante MobiGIS

Et pour privilégier ces chemins de traverse, les autorités publiques et les partenaires privés devront investir dans le développement de l’offre de transports notamment électriques et la mise aux normes des véhicules existants dans un horizon proche.

[1] https://www.via-id.com/quest‑c….

Nos articles

Thème 1 Trajectoires humaines
Thème 2 Cheminement vert, cheminement responsable
Thème 3 Voies d’avenir
Thème 1 Trajectoires humaines
Thème 2 Cheminement vert, cheminement responsable
Thème 3 Voies d’avenir