On s’est tous posé cette question : À quoi ressembleront les villes de demain ? Quels chemins prendre pour établir un environnement sain, inclusif et respectueux de l’environnement ? Avec 68% de la population mondiale vivant en milieu urbain en 2050, la question devra être répondue plus vite que l’on se l’imaginait car les villes de demain sont celles pensées et construites aujourd’hui.
Au-delà du grossissement des centres urbains, certains facteurs extérieurs doivent aussi être pris en compte dans cette réflexion. Les changements climatiques, le manque de ressources dans les milieux ruraux ou encore la pandémie en sont les preuves. Mais là encore une autre interrogation émerge : même si la pandémie a su faire rejaillir de nouvelles facettes de la vie en ville, sont-ils des phénomènes éphémères ou à considérer dans le temps ?
Tentant de prendre en compte tous ces facteurs, de grandes orientations se dégagent, intégrées dans la planification urbaine et les nouveaux développements des administrations, du communautaires et même de certains développeurs privés qui ont à cœur de construire autrement. De plus, il ne faut pas se leurrer. Préoccupations des citadins depuis plusieurs années, l’écologie, le bien-vivre et le développement durable créent de nouveaux marchés et attirent les clients potentiels. Il fait donc bon de se mettre au vert.
La mobilité : La voiture, à éviter !
Préconisant le transport collectif et actif, il est certain que la ville du futur sera plus accueillante pour les piétons et les cyclistes. Le concept du tout à 15 minutes est privilégié par les urbanistes et pouvoirs publics dans l’aménagement des nouveaux projets mais nécessite entre autres, une certaine densité sur le territoire visé.
À voir : Habiter les villes du futur, Épisode 6 de la série de vidéos Décoder le monde coorganisée par les Fonds de recherche du Québec et le Musée de la civilisation.
Les services de transports deviennent aussi plus autonomes et intelligents dans le secteur de la manutention et du transport des marchandises.
L’efficacité énergétique et l’agriculture urbaine : Pas de pertes !
Dans le but de faire baisser les émissions de gaz à effet de serre, on repense les espaces autour d’un concept « Ramener la nature en ville » : des tours végétalisées et photovoltaïques, des édifices dépolluants, des corridors écologiques … On privilégie l’autosuffisance et le recyclage des ressources tels que les toits verts, la climatisation naturelle, les panneaux solaires, la récupération des eaux de pluie, les coulées vertes.
L’emphase est mise sur le recyclage des eaux usées et des déchets, les énergies renouvelables, les dispositifs écologiques intégrés. Dans le futur, le développement se veut propre et durable.
À voir : Entre villes et jardins, Épisode 2 de Lignes de désir
On remet l’agriculture au cœur des cités. Des fermes ou des balcons potagers sont intégrés dans la conception d’infrastructures urbaines. Des tours maraichères ou des serres bioclimatiques sont imaginées pour assurer l’approvisionnement d’un immeuble, d’un quartier, d’une ville. On dit OUI aux circuits courts et à l’économie circulaire pour éviter le gaspillage et favoriser le réemploi.
Les nouvelles technologies : On se connecte !
Inclure la technologie dans le développement des villes est depuis ces dernières années un objectif. On réfléchit planification, programmation, réseau, datas. Les humains sont connectés, les villes sont intelligentes. Malgré certaines dérives susceptibles à considérer (fuite d’informations sensibles, hypersurveillance, contrôle des populations), les nouvelles technologies permettent d’établir les comportements urbains et d’optimiser les services et les déplacements.
Construire sous terre, réaliser des tunnels ou des ponts polyvalents, édifier des passerelles aménagées. Tout est conçu pour rentabiliser l’espace déjà occupé et ainsi éviter l’étalement vers les campagnes, les terres agricoles, les espaces naturels protégés. Dans le futur, on s’appuie sur les données pour rendre le développement adapté, sécuritaire et efficace. La densification est vue comme un phénomène positif, les technologies sont au service de l’humain.
L’accessibilité dans les quartiers : Vive la diversité !
Imaginer l’avenir nous fait rêver des quartiers ouverts sur les communautés, sensibilisés sur les populations spécifiques, solidaires envers les premières nations. On adapte les services et les infrastructures pour les personnes en situation d’handicap, on diversifie l’offre de logements, on favorise le local, on élabore des programmes d’échange et de soutien…
Le citoyen est intégré mais aussi impliqué dans son milieu de vie. La participation citoyenne et communautaire est au cœur des nouveaux développements. La démocratie participative favorise cette transition écologique.
À lire : La participation citoyenne dans l’aménagement et le développement du territoire
La santé : Des soins pour tous et toutes !
Il est certain qu’avec la pandémie, l’accès aux soins de santé est devenu l’une des priorités pour les villes et à intégrer pleinement dans les planifications futures. Elle a fait émerger ou a accéléré l’utilisation de nouvelles pratiques telles que la télémédecine ou encore le développement d’applications offrant des services adéquats pour les populations même les plus éloignées.
Depuis quelques années, l’accent est aussi mis sur les questions de l’épanouissement de l’être humain, l’amélioration de sa qualité de vie, la prise en considération des troubles mentaux et physiologiques. Dans les villes du futur, les aménagements sont pensés de manière thérapeutique, bénéfique pour les individus.
La planification des villes, des quartiers et des territoires, se veut réfléchie, démocratisée et inclusive. C’est un exercice périlleux, auquel doit se confronter les administrations et les autres parties prenantes, mais néanmoins nécessaire. Les facteurs et les conditions sont tellement multiples qu’il parait irréalisable ou tout du moins dans un avenir extrêmement lointain. Un constat est néanmoins limpide : ce futur rêvé est de la responsabilité de tous.